Pratique du golf et retentissement sur les facteurs de risques cardiovasculaires

L’activité physique a un effet favorable sur la santé et la pratique régulière du golf est très intéressante car elle semble particulièrement adaptée à prévenir et même traiter certains des facteurs de risque cardiovasculaires. Les données de la littérature montrent que la marche régulière permet de diminuer la pression artérielle mais l’effet de la pratique du golf sur la pression artérielle est variable en fonction de l’entrainement et semble plus bénéfique chez les hypertendus et chez les obeses. On sait par ailleurs que la marche régulière peut avoir un effet favorable sur le poids, la glycémie et le cholestérol. Mais toutes ces constatations qui ont été observées également avec le golf l’ont été sur un faible nombre de golfeurs. Des blocages persistent donc à considérer le golf comme un acteur de premier plan dans ce domaine, malgré les données de la littérature et malgré les différentes actions de la Fédération Française de Golf (FFG). C’est pourquoi la FFGolf représentée par son président Pascal Grizot et son directeur général Christophe Munieza ont souhaité la réalisation d’une large enquête concernant le golf et la santé. Celle-ci a donc été initiée par la Commission médicale de la Fédération Française de Golf (FFGolf) présidée par les Dr François Aubert de le Dr Yves Hervouet des Forges. L’enquête a pour objectif principal d’évaluer l’impact éventuel de la pratique du golf sur la Pression Artérielle chez un grand nombre de golfeurs. Et les objectifs secondaires recherchent la prévalence de l’obésité, du tabagisme et du stress chez les golfeurs.

La population globale est composée de deux populations : la population golfique de l’enquête de la FFGolf [population FFGolf (PFFGolf)] et celle en population générale du 92 de l’étude CARVAR 92 [population de CARVAR (PCARVAR)]. PFFGolf a été conduite chez les golfeurs de plus de 50 ans à l’aide d’un questionnaire en ligne qui reposait sur le volontariat le consentement et l’anonymat. Les données de santé recueillies concernaient : le sexe, l’âge, la taille et le poids, les antécédents et/ou de la prise d’un traitement antihypertenseur, les chiffres de la pression artérielle, le tabagisme et enfin le stress ressenti.  Les données golfiques concernaient : l’ancienneté de la pratique, la périodicité et l’index sportif. 

Cinq mille cent soixante-dix licenciés ont répondu au questionnaire en ligne dans PFFGolf : Les golfeurs de l’enquête ont plus de 65 ans, font au moins six parcours tous les mois, ont une Pression Artérielle Systolique (PAS) plus basse que celle de la population témoin PCARVAR composée de 119000 assurés de plus de 60 ans. Le principal résultat de cette enquête est apporté par l’analyse multivariée qui a montré un impact sur la PAS de la pratique du golf (beta= -4mmHg).  De plus, dans PFFGolf on a observé moins d’obèses et trois fois moins de fumeurs, que dans PCARVAR. Enfin le niveau de stress semble corrélé à la PAS puisqu’on observe une augmentation de la PAS de 0.29 mm Hg par niveau de stress sur une échelle allant de 0 à 10.

*Dubourg O, Beauchet A, Mbalayen F, Marcadet D, Perrard G, Aubert F, Des Forges YH, Josseran L, Golf practice and blood pressure, Archives of Cardiovascular Diseases (2023 vol 116 N°11 p535-536), doi: https://doi.org/10.1016/j.acvd.2023.09.001