Curieux et scientifiques en herbe sont venus nombreux samedi 15 octobre 2022 dans les locaux de l’UFR Simone Veil – Santé.
De l’anthropologie physique à l’anthropologie sociale

Crânes, mandibules, fémurs, tibias, péronés, humérus, radius… Ossements de toutes parties du corps jonchent la table de Philippe Charlier qui nous accueille ce matin à
l’UFR Simone Veil – Santé. Ce médecin légiste enseignant-chercheur à l’université, directeur du Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (LAAB), et du département de la recherche et de l'enseignement au Musée du quai Branly - Jacques Chirac nous plonge au cœur de ses recherches : reconstituer non seulement la mort, mais la vie à partir des restes des personnes. Côté célébrités, Philippe Charlier a étudié le crâne de Henri IV, les restes de Marie-Madeleine, de Robespierre, d’Agnès Sorel ou de Diane de Poitiers…
Mais le chercheur partage aussi son autre versant : celui de l’étude des objets chargés de magie qu’il explore à la recherche de traces de vivant – cheveux, sang, peau, etc. - qui confèrent le pouvoir à ces objets. Plusieurs exemples devant nous. Le masque yoruba du Nigeria, tout d’abord, qui se porte au-dessus de la tête et protège magiquement. Le masque de lièvre sauvage du Mali, ensuite, qui se porte sur le visage et donne vigueur à celui qui le porte. Enfin, les poupées vaudous. « Évitez de les toucher, suggère Philippe Charlier, devenu soudain très sérieux ». Provenant des cimetières des Port-au-Prince en Haïti dans lesquels elles sont suspendues aux arbres dont la sève représente le sang des morts, elles servent à jeter des sorts en faisant le pont entre le monde des morts et celui des vivants.
C’est grâce à l’analyse de ces objets par des plateformes technologiques de pointe sophistiquées et à leur recontextualisation que le chercheur parvient à en retracer l’histoire.
L’enseignement de la médecine par la réalité virtuelle
Ensuite, c’est

Éléonore, sage-femme au département Maïeutique, qui nous propose d’essayer l’outil essentiel aux étudiants pour apprendre à échographier. On s’assied devant l’écran, le joystick en main et on essaie. « Le simulateur d’échographie aide à la meilleure exploitation de la vision 3D et évite aux patientes le côté cobaye qu’elles peuvent éprouver. Et les étudiants sont plus à l’aise pour apprendre à repérer les éventuelles malformations fœtales », insiste la sage-femme. Des mannequins grandeur nature et fonctionnels de maman et de fœtus s’ajoutent à la panoplie pour compléter l’image.

Enfin, équipés de casques et de manettes, c’est par la réalité virtuelle que nous testons une autre formule d’apprentissage. L’exercice consiste à rencontrer quatre types de patients douloureux et à ajuster la dose de morphine nécessaire à leur administrer. Tout y est : dossier du patient consultable, l’échelle verbale simple (EVS) qui permet au patient d'évaluer rapidement et simplement l'intensité de sa douleur, et la morphine à doser. La note finale évalue l’efficacité et la pertinence des soins apportés. L’avantage ? Permettre aux étudiants en médecine d’apprendre à pratiquer certains actes médicaux.
Mais rassurez-vous, si les adultes apprennent à soigner virtuellement des patients douloureux, pendant ce temps-là, les enfants prennent soin d’un petit animal et s’occupent précautionneusement de leur dragon virtuel.